Arts plastiques - Peinture chinoise - Hommage à Zou Fulei
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春消息圖 (Souffle printanier) 1360
鄒復雷(Zou Fulei)
Cette magistrale encre sur tissu est la seule oeuvre qui nous reste de Zou Fulei,
spécialisé dans la peinture de pruniers en fleurs.
En effet, dans l'art chinois classique, les peintres étaient spécialisés dans un type de sujet.
Notons que ceci se retrouve aussi dans la peinture occidentale, il suffit de penser à la peinture
hollandaise du siècle d'or.
Il existe d'autres peintres fameux pour les fleurs de pruniers,
comme 王冕 (Wang Mian) que nous avons cité dans un autre post.
Zou Fulei et Wang Mian ont un autre point commun : ils étaient contemporains,
Il vivaient sous une dynastie mongole, la dynastie Yuan 元朝.
(Notons en passant que le caractère 元 (yuan, deuxième ton)
est bien connu pour un autre usage : c'est le nom de la monnaie nationale chinoise.)
...Mais revenons à ce tableau de Zou Fulei,
célèbre à juste titre pour sa maîtrise et son pouvoir d'évocation.
Comme souvent, un poème est calligraphié sur le support de l'oeuvre.
Ce poème l'accompagne. Il décrit...
... le moment où,
lors d'une nuit d'automne où l'éclat de la lune scintille sur les pruniers dénudés,
on souhaite le retour du printemps
Ceci est une claire allusion au désir de paix des Chinois pendant une époque troublée
et qui plus est sous domination étrangère (la dynastie Yuan).
Malheureusement, nous n'avons pas pu trouver un fichier assez précis
pour rendre justice à l'art de de Zou Fulei
dans cette oeuvre touchante à la fois par son sens de la nature et
par le poème métaphorique qui l'accompagne.
En ce jour d'hiver où je me suis réfugié
dans un endroit chauffé - pour combien de temps encore ? -
je regarde ces fleurs de pruniers, xiao* Zou, avec émotion et gratitude.
* Zou Fulei avait un frère aîné (peintre de bambous)
d'où cette appellation familière ("jeune Zou") lancée à travers le temps.
Nota bene
Pour les lecteurs qui ne seraient pas familiers avec la peinture chinoise traditionnelle,
rappelons que cette technique à l'encre ne permet aucun repentir
( à l'inverse de la peinture à l'huile utilisée dans l'art occidental classique ).
La façon d'aborder le travail est également très différente.
Dans la peinture chinoise traditionnelle, le pratiquant se prépare longuement par une
méditation préalable. Et ce n'est qu'une fois concentré et serein qu'il se mettra à travailler,
en donnant à son coup de pinceau mille et une nuances (alors que dans la peinture occidentale,
un artiste va - par exemple - transmettre dans tous les traits de pinceau d'un tableau
la même énergie tendue, le même type de coup de pinceau
qui révèle et met en avant la personnalité de l'artiste et non la vérité de son sujet).
Dans la peinture chinoise traditionnelle, le peintre est plus modeste face à son sujet...
Tiens ! Je demanderai son avis à quelqu'un qui m'a initié à la culture chinoise :
l'auteur de "JE NE VEUX ENTENDRE AUCUNE PAROLE VAINE" (récit de voyage) et "ÎLE D'ENFANCE" (poésie), ebooks dispo via liens en colonne de droite.
我得去了 !